Le Bon Ferrage de la Truite
La réussite du ferrage dépend avant tout de la perception préalable, visuelle ou tactile, de la touche. Il est rare de louper un poisson après une attaque violente accompagnée d’un ferrage soutenu. En revanche, difficile de réaliser un ferrage efficace et surtout au bon moment, si la touche est discrète ou pire, si elle passe inaperçue. La plupart des ratés s’explique justement par un ferrage tardif : on ferre tout simplement dans le vide car avant même d’effectuer ce geste, la truite a déjà relâché l’appât. La question se pose donc comment reconnaître la touche.

Pour pouvoir visualiser la touche, il faut avant tout bien connaître la truite et surtout son comportement particulier au moment où elle se saisit de l’appât. Mais ce comportement n’est pas toujours le même, il varie en fonction des conditions de pêche, autrement dit de l’époque de l’année, du niveau et de la température de l’eau, de l’activité alimentaire des poissons… mais également de l’appât ou du leurre qui lui est présenté.

La touche dans la pêche aux appâts naturels.
Dans la pêche au toc, tout est question de causes et de conséquences. En effet, si la ligne est mal construite de par son poids ou par la disposition des plombs et qu’elle n’est pas adaptée au poste pêché, il sera très difficile voire impossible de constater la touche et en conséquence de réaliser un ferrage efficace. Si en revanche, la ligne est réalisée sur place en déterminant exactement le nombre et la disposition des plombs selon la profondeur du poste et la vitesse du courant, la dérive de l’appât sera parfaite, la touche sera nette et le ferrage pourra s’effectuer avec succès.

En règle générale, cette technique se pratique surtout dans des eaux rapides, torrents, ruisseaux et rivières à courant soutenu. La truite y occupe des postes marqués, remous, rétrécissements, derrière les roches, sous les chutes…, souvent postée proche du fond à l’abri du courant principal en attendant que celui-ci lui apporte sa nourriture. Son attaque est donc rarement violente mais plutôt discrète car la truite n’a qu’à ouvrir la gueule pour se saisir de l’appât.

La touche se manifeste soit de façon tactile par un petit « toc » que l’on ressent entre les doigts tenant le fil, soit de façon visuelle par un assouplissement ou une tension soudaine de la bannière, par un déplacement latéral du nylon, par une accélération ou un ralentissement de la dérive…, bref par un comportement anormal de la ligne. Dans tous les cas, le ferrage doit intervenir sans tarder.

La touche dans la pêche au vairon.
La pêche au vairon, mort ou vivant, est particulièrement adaptée au cours d’eau de moyen et gros calibre. Les truites occupent en général les postes au milieu de la rivière où la nourriture abondante est charriée sans arrêt par les différents courants. La truite, habituée en ce milieu à des déplacements fréquents, n’hésite pas à quitter son poste pour se saisir d’une proie dont la taille justifie l’effort. L’attaque est souvent plus rapide et plus violente que dans la pêche au toc ce qui implique une concentration de tous les instants du pêcheur.

Si vous pêchez au vairon mort, vous devez constamment contrôler la dérive de la ligne et suivre attentivement des yeux sa trajectoire. Durant toutes les phases d’animation, la bannière demeure tendue. L’inclinaison de la canne à 45 à 60 degré permet de répondre à une attaque par un ferrage soutenu. Si le montage comporte plusieurs hameçons le ferrage est immédiat, en revanche si le vairon est installé sur un hameçon simple, il faut rendre la main avant d’assurer le ferrage qui se trouve donc décalé de quelques secondes.

Si vous pêchez au vairon vivant, il vous faut surveiller le comportement du flotteur car à la touche, celui-ci se déplace souvent à gauche et à droite parce que la truite qui a saisi le vairon l’entraîne dans sa cache. Après le constat de la touche, 5 à 10 secondes d’attente sont nécessaires avant de réaliser le ferrage.

La touche dans la pêche aux leurres.
La pêche aux leurres peut se pratiquer en toute saison, mais elle se montre la plus efficace dans les rivières de taille moyenne et grande, durant la belle saison, lorsque la truite est en pleine forme et se nourrit volontiers dès que l’occasion se présente. Cuillers, poissons nageurs ou autres leurres, ils jouent tous sur l’effet de surprise et le caractère naturel d’agressivité chez la truite. C’est ce qui explique l’attaque toujours soudaine et très violente.

Dans la majorité des cas, la truite se pique toute seule et c’est justement là tout le problème, car souvent surpris par cette réaction violente chez la truite et la sentant au bout de la ligne, le pêcheur tout simplement oublie de ferrer… ce qui aboutit très fréquemment au décrochage. Il est donc indispensable d’assurer la prise par un ferrage soutenu.

Dans la pêche au toc tout comme dans la pêche au vairon, pour faciliter le repérage des touches, il est conseillé d’utiliser un nylon fluo. Il rend possible non seulement le parfait suivi de la ligne mais aussi la visualisation du moindre déplacement, arrêt, assouplissement, tension ou autre comportement anormal du nylon indiquant ainsi la touche.

Pour ceux qui recherchent les sensations fortes, la pêche à l’ultra léger, véritable chasse, permet avec un matériel minimaliste et ultra sensible de se confronter à des truites vigoureuses, même si de part leur taille modestes. C’est dans les courants, les rétrécissements, proche des berges, mais aussi dans les zones plus profondes, pourvu que la végétation conserve de bonnes zones d’ombre, que les truites s’installent par eaux basses. Elles se laissent alors facilement tromper par une mini cuiller ressemblant plus à un insecte tombé accidentellement à l’eau qu’à un poisson.

Le Matériel.
Cette technique nécessite un matériel miniaturisé. la canne est extrêmement courte, de 1,20 m à 1,40 m. Légère et nerveuse, à action de pointe ou semi-parabolique, d’une puissance de 1 à 7 g, elle sert à propulser des leurres de faible poids, de 0,5 g à 3 g. Il est conseillé de choisir un modèle doté d’une poignée en liège ou en mousse, d’un assez gros diamètre, permettant une bonne prise en main.

Le moulinet très léger, entre 120 et 180 g, possède une bobine de faible diamètre et peu profonde, pouvant recevoir des monofilaments très fins. Le frein fiable est très progressif. Le nylon, quant à lui, est d’un diamètre de l’ordre de 14 à 16/100. Les modèles prévus pour la pêche à l’anglaise qui coulent franchement et vrillent peu, s’avèrent les mieux adaptés.

Les Leurres.
Il existe deux familles de leurres selon que l’attraction est basée sur l’aspect visuel ou sur les vibrations émises. Lorsque les postes sont parfaitement marqués, il faut tenter les truites à proximité de leurs caches. Dans ces conditions, un poisson nageur imitant parfaitement un poissonnet, flottant, articulé ou coulant selon la profondeur de pêche et la vitesse du courant, d’une longueur de 3 à 5 cm, sera le plus efficace.

En revanche, en l’absence de postes marqués et quand il faut prospecter une surface importante, une cuiller tournante de part ses fortes vibrations, est la seule capable de faire se déplacer un poisson sur plusieurs mètres. Les cuillers n° 0 ou 1, papillonnantes, tournant rapidement dans les courants, sont les plus utilisées. La palette arrondie prend un appui important sur le courant ce qui permet de pêcher vers l’amont. Quant aux cuillers à palette longue, tournant plus lentement, elles conviennent parfaitement pour les zones de courant violent.

l'Animation.
Quel que soit le leurre, l’animation cherche toujours à imiter une proie qui dérive d’une façon aléatoire. La cuiller doit tourner vite dès son entrée dans l’eau, car le premier mètre est souvent décisif. Si elle est lancée vers l’amont, il faut la récupérer de manière qu’elle progresse vers l’aval plus vite que le courant. En revanche, si elle est lancée vers l’aval, la récupération doit être très lente. La seule force du courant prenant appui sur la palette suffit pour la faire tourner.

Le poisson nageur, le plus souvent flottant, doit évoluer lentement. En règle générale, il pêche quasiment seul. Il s’utilise principalement dans les zones à courant faible, car il est très difficile de le faire plonger en pêchant vers l’amont.

Il n’est pas inutile sur des postes qui semblent occupés, de faire du surplace, autrement dit de stopper toute récupération. Le poisson nageur demeure à l’endroit souhaité, tout en vibrant, et finit dans la majorité des pas par déclencher l’attaque.

La Prospection.
La prospection s’effectue vers l’amont. Sur les petites rivières aux rives encombrées, le mieux est de remonter la rivière, si possible en marchant dans l’eau. Par contre, dans les cours d’eau de taille plus importante, la pêche se pratique vers l’aval.

En courant lent, le pêcheur lance face à lui et laisse dériver le leurre. En rendant du fil, le courant l’emporte vers l’aval. De la position de la canne dépend la profondeur à laquelle évoluera le leurre. En position haute et avec la récupération rapide, le leurre se rapproche et nage proche de la surface. En position basse et avec la récupération lente, le leurre descend et pêche plus profondément.

Dans les rivières sans postes apparents, la meilleur façon de procéder est de réaliser une prospection en éventail, de façon à explorer méticuleusement par des lancers successifs l’ensemble de la surface. Le premier est réalisé vers l’amont, le long de la berge où l’on se trouve. Les suivants se rapprochent de la berge opposée, puis toujours en lançant vers l’autre rive, un peu plus vers l’aval.

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