Pêcher par Grand Vent
Les prétextes sont nombreux prétextes pour justifier l’échec d’une partie de pêche. Celui qui revient le plus souvent est le vent. Pour profiter de cette époque de l’année où il souffle presque tous les jours, mieux vaut apprendre à faire avec.

L’automne est la saison où le pêcheur doit s’adapter quotidiennement aux conditions météorologiques. Les journées raccourcissent, les nuits fraîches amènent les premières gelées, les végétaux aquatiques se décomposent, les feuilles des arbres tombent de plus en plus, les pluies viennent périodiquement gonfler les eaux… et pour compléter ce triste tableau, les jours sans vent se font rares.

Ce contexte pourrait inciter bon nombre de pêcheurs de carnassiers à rester à la maison. Mais cette époque est aussi celle où brochets, sandres et perches sont très actifs. Avec la baisse de la température de l’eau, ils commencent à se constituer des réserves pour faire face aux rigueurs de l’hiver. Ils suivent de près leur garde-manger, le poisson fourrage, qui se prépare au fil des jours à regagner les zones profondes où il passera l’hiver.

Le choix du poste :
En rivière, les herbiers et les nénuphars qui représentaient les postes d’été, disparaissent de jour en jour. Les fosses où l’eau est la plus chaude seront occupées tout l’hiver. L’automne est la période de transition entre ces deux extrêmes. Mais c’est surtout la présence d’abris tels que les amortis proches des berges, les obstacles immergés, les entrées de canaux, les sablières, les bras morts, l’aval de piles de ponts, les berges creuses, les remous… qui attirent l’ensemble des poissons.

En eau close, par temps calme, une grande partie des végétaux, insectes morts, larves aquatiques… est répartie un peu partout à la surface de l’eau. Les jours de vent, toute cette nourriture est poussée inévitablement proche de la berge battue par les vagues. Le poisson blanc suit cette nourriture abondante, les carnassiers aussi. Les arrivées d’eau, les obstacles, les pontons, les branches noyées… sont les zones habitées par les carnassiers à cette époque de l’année.

Il existe également des postes qui ne peuvent être atteints qu’avec l’aide précieuse du vent, comme des îles, arbres immergés ou des fosses situées à 80 ou 100 m du bord ! Avec un fort vent dans le dos et le montage approprié, il devient possible d’explorer ces endroits théoriquement inaccessibles.

Les avantages du vent :
En exploitant ses avantages, le vent peut très vite devenir l’allié du pêcheur, et non pas son ennemi. Tous les montages utilisés par grand vent n’ont pas besoin d’être si fins, aussi légers et aussi discrets que par temps normal. Il devient possible de pêcher beaucoup plus courts car les carnassiers moins méfiants, s’approchent facilement des berges. Les vagues alternent leur vision des éléments extérieurs. Les branches et arbres qui bougent dans tous les sens ne mettent pas en évidence le pêcheur en mouvement. Dans ces conditions, le nombre de pêcheurs présents au bord de l’eau diminue considérablement ce qui permet aux autres, courageux, de choisir les meilleurs postes.

Pour bon nombre d’anciens, le proverbe « Vent du Nord, rien ne mord. » ne supporte aucune discussion. Le vent d’Est, d’après leurs dires, ne vaut guère mieux. Il est vrai que ces vents secs et froids, sont capables en très peu de temps de faire chuter de plusieurs degrés la température de l’eau. Mais le vent chaud du Sud et surtout le vent d’Ouest apportant le temps nuageux et les pluies, justifient à leurs yeux l’expression « vl’à le bon vent. » Suite à ce changement brusque de température de l’eau, les poissons, animaux à sang froid, se trouvent perturbés et changent de comportement. En règle générale, ils préfèrent le temps couvert et légèrement humide pour s’alimenter.

Montages pour les Eaux Courantes
Le montage décollé est idéal, quelle que soit la distance de pêche, pour maintenir stable le vif à la profondeur choisie. Une fois le montage lancé sur le poste, la bannière est tendue, la canne est posée sur ses supports et la pointe du scion noyée sous la surface de l’eau. La ligne n’offre plus aucune prise au vent. Le poids du lest varie entre 50 et 100 g selon la profondeur et la distance de pêche ainsi que la force du courant. De la distance séparant le plomb mou du Buldo, dépend la profondeur de pêche. Si les fonds sont encombrés, il convient de décoller le vif de 80 cm à 1 m.


Montage Décollé

Le montage pater-noster s’utilise les jours de grand vent pour les postes proches du bord. Il est descendu à la verticale sous la pointe du scion, pas question de le propulser à grande distance ! Il convient d’utiliser les cannes les plus longues possibles, 4,5 m voire plus. La portance du flotteur et le poids de la plombée sont obligatoirement importants. Il est conseillé de rester à proximité des cannes pour pouvoir réagir promptement.


Montage Pater-noster

Montages pour les Eaux Closes
Le montage coulissant avec flotteur fait appel à une tétine plastique, accessoire utilisé couramment dans la pêche à l’anglaise. La tige d’un flotteur classique pour le carnassier, est enfoncée dans la tétine qui une fois installée sur le nylon, vient buter sur le stop-float dont la position conditionne la profondeur de pêche. L’intégralité de la ligne, bannière comprise, est ainsi extraite de l’emprise du vent. Plus le flotteur est long, moins il sera sensible aux vagues.


Montage Coulissant avec Flotteur

Le montage avec flotteur sous-plombé permet grâce à l’emploi d’un flotteur de type toupie flottant très bien, de pêcher très, très loin du bord. Le nylon peut être graissé à l’aide des produits utilisés par les moucheurs pour faire flotter leurs soies. La canne est positionnée horizontalement, pick-up ouvert, pour que le vent emporte le vif à la distance choisie. Il convient de régler le flotteur de façon à éviter que le montage s’accroche sur le fond pendant la dérive.


Montage Flotteur Sous-plombé


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